Pourquoi le bikepacking ?

Réaliser ce voyage en automne 2022 était ma manière de clôturer une année riche en aventure et en défis sportifs tout en répondant à ma curiosité de vivre une aventure à la fois physique et humaine.

Je suis depuis longtemps inspirée par les explorateurs, athlètes et nomades d'aujourd'hui - arpentant le monde à la recherche d'expériences brutes. Alors une traversée à vélo, en solitaire, j'avais hâte !

La première étape a été de choisir où aller. La Terre est vaste, les choix multiples ; sur la liste il y avait le Canada, la Suisse, l'Ecosse, les Pays-Bas et puis la France. Alors la raison a fait le tri : par contrainte de temps le Canada et l'Ecosse sont naturellement sortis des options. Du fait d'un dénivelé trop important pour une première aventure la Suisse a suivi. Restait alors les Pays-Bas et la France. Une amie m'a alors invité chez elle en Bretagne -  l'idée d'allier mon challenge avec le plaisir de voir mes amis à l'arrivée a finalement fait pencher la balance.

A chaque étape de mon organisation, j'ai suivi les conseils du guide Recto Verso - du magazine Les Others - qui vous aiguillent sur les points importants de votre préparation, et vous aident notamment à définir la distance quotidienne que vous pourrez parcourir en fonction de votre niveau.

Le circuit

Et en parlant de distance, maintenant que j'avais ma destination finale, est vite venu le temps de définir le point de départ et les étapes.

N'ayant pas d'expérience en planification de trajet, j'ai visé simplicité et sécurité, en cherchant des itinéraires tout tracés sur francevelotourisme.com. L'arrivée ainsi que le point de départ que j'avais en tête ont matché - j'allais partir de chez mes parents, en région parisienne, et arriver au Mont-Saint-Michel via la Veloscenie, pour ensuite emprunter à la fois des portions de la Velomaritime et des itinéraires Maps pour atteindre la Bretagne - 530 km au compteur, cinq jours pour le réaliser.

Départ et arrivée en main, les étapes : un jeux auquel il faut être habile et qui demande de la projection. Il faut prévoir son état de fatigue au fil des kilomètres, et ne surtout pas surestimer ses capacités. En plus, pour cette première expérience j'ai choisi de ne pas dormir en camping sauvage - ne me sentant pas encore assez en confiance pour le faire. Alors j'ai cherché les campings et spots "protégés" le long de mon itinéraire. Une nuit restait flou : la dernière - je préférais ne rien prévoir au cas où les jambes ne demandent un stop au Mont-Saint-Michel ou au contraire, aient encore du jus pour poursuivre. 

Le matériel

Niveau matériel, n'ayant pas de GPS et comptant essentiellement sur mon téléphone j'ai rayonné ma toute première roue dynamo - je voulais être autonome énergiquement parlant. J'ai alors opté pour un moyeu Shutter Precision avec une alimentation E-Werk pour contrôler l'énergie envoyée à mon téléphone (et ne pas risquer d'en abimer la batterie). J'ai également investi dans une sacoche de selle Apidura de 17L, une sacoche de cadre Apidura de 5.3L, une sacoche Toptube de 1L ,et de chaque côté de ma fourche des supports Topeak pour y installer mon matelas et mon duvet. La tente quant à elle est allée trouver sa place sur mon cintre. Ayant pensé à une tenue de pluie pour moi mais absolument pas pour mon matériel de couchage, ma maman m'a cousu la veille du départ trois sacoches imperméables, qui m'auront d'ailleurs permis de stocker également mes réserves de nourriture.
Poids total du vélo au départ du voyage : 23kg + entre 700g et 1kg de nutrition.

Enfin nous voilà à la veille du départ, l'excitation est à son comble, autant que la peur. "Mais tout va bien se passer".

Et tout s'est bien passé.

J'ai finalement réalisé 430 km sur quatre jours - Lardy/Mont-Saint-Michel via la Veloscenie - une véritable victoire pour moi, un défi accompli et aucun regret malgré un arrêt plus tôt que prévu. J'ai préféré écouter mon corps et terminer sur un ressenti positif (bien que douloureux).